Souvent la différence entre sophrologie et relaxation est mal perçue. On entend souvent dire « la sophrologie c’est de la relaxation ». Il s’agit d’une confusion . Il faut souligner d’emblée que si la sophrologie utilise des techniques inspirées de la relaxation au début de ses protocoles, elle va bien plus loin que celle-ci.
La relaxation vise essentiellement la décontraction neuromusculaire, l’économie des forces nerveuses, et la détente physique et psychique. Son but premier est le repos et la recharge énergétique.
Dans la méthodologie sophrologique, la relaxation n’est qu’un des nombreux outils dont nous usons pour agir sur la conscience, tels la respiration, les postures, les exercices physiques, la méditation, la contemplation, le travail sur les cinq sens, la perception, l’imagination, la mémoire, les sons, les vibrations et l’énergie.
La relaxation ne doit donc pas être confondue avec ce qu’est la Sophrologie. L’objet de la sophrologie est beaucoup plus large, il s’agit de la conquête et de la transformation de sa propre conscience, afin d’aboutir à une véritable exploitation de nos compétences et de nos capacités.
Se libérer de ses tensions
En Sophrologie ce que l’on prend souvent pour de la relaxation consiste en fait à se libérer de ses tensions
La recherche de la présence
La sophrologie se démarque de la relaxation en ce sens qu’elle n’a pas pour seul but la détente et la récupération. N’étant pas dans la recherche d’un échappement ou d’un lâcher prise, elle est en prise avec la vie, et ceci s’opère par la présence.
Relaxation et détente en sophrologie permettent d’aller à l’intérieur de son corps pour libérer les voies de passage, de manière à prendre conscience de cette capacité d’être présent à soi-même.
Le chemin parcouru tout au long de son corps, segment par segment, n’est autre que ce chemin initiatique qui permet de se vivre en connexion avec soi-même ; prise de conscience que l’on peut être dans la présence à son corps, dans son présent, dans son ici et maintenant. Capable de vivre cet instant présent, de ne plus être dans le passé, ni dans le futur, on prend conscience que l’on est en situation de savourer l’instant.
Cette prise de conscience de ce que l’on peut vivre dans son présent, même s’il s’agit d’évènements appartenant chronologiquement au passé ou au futur, représente le véritable éveil de la conscience. Celle-ci va dès lors être capable d’accueillir et de vivre les phénomènes qui se présentent à elle, et cette vivance des phénomènes sans a priori, comme ils émergent, permet le parcours sophrologique.
La sophrologie n’est donc pas une technique de relaxation ! Si la relaxation peut intervenir dans le processus d’entraînement sophrologique, elle ne représente qu’un support d’accès à la vivance.
La pratique sophrologique évite une relaxation trop profonde « au bord du sommeil », qui endort la conscience. Car le but de la sophrologie est de faire sortir la conscience munie de toutes ses capacités du niveau de vigilance propre à la relaxation, afin de pouvoir être utilisée au quotidien, dans l’action, justement quand c’est difficile et que toute notre vigilance doit être au rendez-vous.
Activer la conscience est donc le propos fondamental de la sophrologie, mais effectivement une conscience sans tension, et donc fluide et réceptive, dans l’harmonie globale du corps et de l’esprit, et non une conscience endormie. (P.A. Chéné)